La guérison de la belle-mère de Simon-Pierre

Comparons les versions de Marc, Luc et Matthieu


Marc 1,29-32

f f aussitôt, sortant de la synagogue, il vint dans la maison de Simon et André, avec Jacques et Jean. Or, la belle-mère de Simon était au lit avec la fièvre, et aussitôt, ils lui parlent à son sujet. S'approchant, il la fit se lever en la prenant par la main. Et la fièvre la quitta, et elle les servait. "

Citation :

Jésus est celui qui relève. Son autorité est suggérée, il est capable de remettre de¬bout ceux qui sont malades. Dès que la femme est levée, deux conséquences s'enchaînent. D'abord, la fièvre la quitte et, à cette époque, la fièvre n'est pas considérée comme un symptôme mais comme une maladie, voir une forme étrangère qui prendrait possession du corps. Ensuite, la belle-mère les sert. « Les» désigne Jésus et les disciples : c'est une caractéristique de l'Évangile de Marc qui ne les dissocie jamais, mettant l'accent sur la communauté de vie « avec » Jésus.

LUC 4,38-39

Partant de la synagogue, il entra dans la maison de Simon. La belle-mère de Simon était en proie à une forte fièvre, et ils le prièrent à son sujet. Se penchant sur elle, il menaça la fièvre, et elle le quitta; à l'instant même, se levant, elle les servait. "

Citation :

Luc souhaite mettre la puissance de Jésus en évidence. En effet, dès le commencement, il avait averti que Jésus était venu avec « la puissance de l'Esprit » (Le 4,14).La guérison de la belle-mère de Si¬mon en est une illustration. Le cas de possession y est implicite. Jésus menace la fièvre, comme une force étrangère. Il n'use d'aucun geste, sa parole suffit et a un effet immédiat. Par « à l'instant même», Luc veut insister sur l'exemplaire réactivité de la femme : dès lors qu'elle est libérée de ce qui l'asservissait, elle sert. Pour la guérir, Jésus se tient au-dessus d'elle, manifestant ainsi la bienveillance et la bonté de la miséricorde de Dieu.

Matthieu s, 14-10

Étant venu dans la maison de Pierre, Jésus vit sa belle-mère alitée, avec la fièvre. Il lui toucha la main, la fièvre la quitta, elle se leva et elle servait. "

Citation :

Le texte de Matthieu est plus sobre, il tend à présenter un Jésus vainqueur des maladies. Ce dernier et la belle-mère sont visiblement seuls dans la maison. C'est donc lui qui prend l'initiative de la guérison. Un geste et l'effet est immédiat. Matthieu veut rap¬peler que le Christ est celui qui, selon l'oracle d'Isaïe « a pris nos infirmités et s'est chargé de nos maladies » (Mt 8,17).C'est à lui que revient d'accomplir les Écritures. La scène se passe dans la maison de Pierre, nom qu'il n'utilise que très peu dans le reste de son récit. Employé ici, Pierre est synonyme d'Église. Le passage aune dimension christologique (par la guérison et l'accomplissement de l'oracle) et ecclésiale (il appartient à celui qui est guéri d'entrer dans la communauté des croyants pour servir).

sources : "Le monde des religions"

Une petite question, Florence (n'y vois surtout aucune intention "perverse" de ma part) : ces commentaires sont-ils de toi ou les as-tu pris ailleurs ? Et, si oui, où ? J'ai envie de réagir par rapport à ces commentaires, mais j'ai besoin de savoir à qui je m'adresse.

A bientôt.

non, ces commentaires ne sont pas mien, tu as raison sur un point, je devrais trouver un système pour marquer la différence

florence_yvonne a écrit:

non, ces commentaires ne sont pas mien, tu as raison sur un point, je devrais trouver un système pour marquer la différence

Il suffit de citer ta source.

J-P Mouvaux a écrit:

florence_yvonne a écrit:

non, ces commentaires ne sont pas mien, tu as raison sur un point, je devrais trouver un système pour marquer la différence

Il suffit de citer ta source.

tu as raison, c'est ce que je vais faire

Cet épisode révèle aussi le fait que celui ou celle qui a expérimenté la grâce divine se met au service des autres...

Comment Jésus guérit la malade.

En comparant chez les trois auteurs la façon dont Jésus procède pour guérir la malade, nous observons quelque chose de presque unique dans les Évangiles. Chez Matthieu et Marc, Jésus procède comme il le fait "habituellement" lorsqu'il dit «Lève-toi.» ou quelques chose d'à peu près semblable ; ou encore il touche les yeux d'un aveugle.

Citation :

Marc 1,32 «S'approchant, il la fit se lever en la prenant par la main. Et la fièvre la quitta...»
Matthieu 8, 14-10 «Il lui toucha la main, la fièvre la quitta...»

Mais en Luc, Jésus menace la fièvre, il commande à la maladie, il interpelle le mal lui-même. Pour les lépreux, les boîteux, les aveugles, les paralytiques, etc., Jésus ne chasse pas la maladie. Par contre Jésus commande aux vents et à la mer, il commande aux démons. Mais commander à la maladie, au mal, comme aux démons !

Citation :

LUC 4,38 «... il menaça la fièvre, et elle la quitta...»

Je trouve ce détail très intéressant. "Mais délivre-nous du mal ! Mais délivre-nous du Mal !»

Godefroy

Godefroy a écrit:

en Luc, Jésus menace la fièvre, il commande à la maladie, il interpelle le mal lui-même. Pour les lépreux, les boîteux, les aveugles, les paralytiques, etc., Jésus ne chasse pas la maladie. Par contre Jésus commande aux vents et à la mer, il commande aux démons. Mais commander à la maladie, au mal, comme aux démons !

Citation :

LUC 4,38 «... il menaça la fièvre, et elle la quitta...»

Je trouve ce détail très intéressant. "Mais délivre-nous du mal ! Mais délivre-nous du Mal !»

Godefroy

Détail intéressant. Et qui signifie que Luc se rattache à la croyance en l'existence d’entités mystérieuses comme celles énumérées dans « l’épître aux Colossiens »
Colossiens
1:16 §
toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités.

et qui commanderaient aussi bien à la santé et à la maladie qu’aux éléments naturels.