Devenu évêque de Lyon en 177, Irénée est originaire de Smyrne, en Asie Mineure, aujourd'hui Izmir en Turquie. Il a apporté avec lui, en Gaule, la tradition chrétienne apprise et étudiée dans ce foyer du christianisme oriental. Dans son ouvrage Contre les hérésies, il affirme que les chrétiens ont connaissance du salut tel que Jésus l'a annoncé, non «pard'autres (...) mais bien par ceux par qui l'Évangile nous est parvenu. Cet Évangile, ils l'ont d'abord prêché; ensuite, par la volonté de Dieu, ils nous l'ont transmis dans les Écritures pour qu'il soit le fondement et la colonne de notre foi (...). Après que notre Seigneur fut ressuscité d'entre les morts et que les apôtres eurent été, par la venue de l'Esprit Saint, revêtus de la force d'en haut, ils furent remplis de certitudes au sujet de tout et ils possédèrent la connaissance parfaite; et c'est alors qu'ils s'en allèrentjusqu'aux extrémités de la terre (...). Ils avaient tous ensemble et chacun pour son compte "l'Évangile de Dieu". Ainsi Matthieu publia-t-il chez les Hébreux, dans leur propre langue, une forme écrite d'Évangile, à l'époque où Pierre et Paul évangélisaient Rome et y fondaient l'Église. Après la mort de ces derniers, Marc, le disciple et l'interprète de Pierre, nous transmit, lui aussi par écrit, ce que prêchait Pierre. De son côté, Luc, le compagnon de Paul, consigna en un livre l'Évangile que prêchait celui-ci. Puis Jean, le disciple du Seigneur, celui-là même qui avait reposé sur sa poitrine, publia lui aussi l'Évangile, tandis qu'il séjournait à Éphèse en Asie ».